top of page

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Stéphanie Leclerc-Murray expérimente la présence ou l’absence du corps, mis en scène par le vêtement. Elle l'utilise comme objet d’art, au-delà de la fonction; se porte sur soi. Ses recherches-créations sont une exploration du vêtement et ses dérivés comme pratique multidisciplinaire, voire interdisciplinaire, d’après une pratique artistique en art actuel. Explorant la thématique de la corporéité sur le plan poétique, elle fait ressortir la qualité plastique du corps et de la matière en s’inspirant de la forme et de la couleur de l'objet. Par exemple, bas de nylon, bois, fils à coudre, métal, patrons, tissus et vêtements sont des matériaux qu’elle utilise fréquemment. L’artiste étudie le textile et le vêtement comme élément sculptural, voire un costume contraignant. Elle conçoit des œuvres interdisciplinaires, monochromes et sobres, tant installatives, performatives, photographiques que sculpturales. Ses créations sont inspirées du design de mode en réalisant des critiques poétiques et visuelles qui confrontent le domaine de l’art à celui de la mode. Les propos de designers, par exemple : le vêtement est comme une « deuxième peau » ou encore « une robe est comme une sculpture sur le corps d’une femme », l'inspirent. 

 

Recherchant l’effet esthétique que génèrent différentes matières sur le corps ainsi que dans l’espace, Stéphanie joue littéralement avec la graphie des corps en relation avec l’espace, voire à une « architecture humaine ». Cette artiste élabore des structures habitables par l’action de ses modèles, d’où son projet de fin de maîtrise, Robe commune, présenté au Centre national d’exposition de Jonquière (2015-2016) et son projet de fin de Baccalauréat, Corps VS Matière, présenté à la Galerie l’œuvre de l’Autre à Chicoutimi (2013). Même la participation des visiteurs de l’exposition est possible. Pour ce faire, Stéphanie Leclerc-Murray crée des espaces permettant aux regardeurs de circuler autour des œuvres, de les enjamber ou de les porter, afin de maximiser leur expérience. Ainsi, l’artiste réalise des structures hybrides, telles une scénographie poétique qui oblige le corps à gesticuler afin de donner forme à une sculpture par l’extension de la matière qu’elle choisit de travailler. Les caractéristiques plastiques de la matière offrent beaucoup de possibilités contemplatives et interactives. En d’autres mots, le corps fait échos à la matière mise de l’avant : l’œuvre-vêtement-objet peut prendre plusieurs formes de présentation. La réalisation dépendra toujours des gestes que le corps fera à l’égard de ses créations textiles et vestimentaires. 

Finalement, cette artiste du Saguenay crée avec les limites corporelles et matérielles en s'interrogeant sur la portée éthique d’un tel processus. Son travail artistique actuel se résume donc à traduire  un « trialogue » entre le corps, la matière, et l’espace, par le biais d’interventions corporelles,  matérielles ou virtuelles.

bottom of page